Cette semaine on aime [10.05.2021]

Ultra Light Blazer – Loot
titre extrait de l’album Patience
sorti chez Inouïe Distribution
Du jazz dans du rap, ou du rap dans du jazz? Des sous plein les poches ou des émeutes plein les rues? Ultra Light Blazer brouille les pistes et joue au chat et à la souris.
Né de la rencontre de Jonas Muel, le saxophoniste, et Edash Quata, le MC dans les couloirs de la ligne 13 du métro parisien, le groupe Ultra Light Blazer; par ailleurs membre du collectif Veston Léger; comporte aussi trois autres musiciens: Guillaume Marin à la basse, Julien Sérié à la batterie et Mathieu Debordes aux claviers.
Ensemble, ils sortent ce printemps l’album « Patience », financé par une campagne de financement participatif fructueuse. L’album emmène les auditeurs dans des rythmes inattendus, Ultra Light Blazer pratiquant l’art du contre-pied aussi bien que Steve Coleman, musicien qui fait partie des influences des cinq comparses. Le flow rappé de Edash est proche du rap new-yorkais circa 1990’s.
Sur le titre « Loot » Edash joue sur la double-entrée du mot: tout à la fois butin, pognon ou fric, comme émeute ou trouble. La frontière est donc ténue entre l’enrichissement des uns, et le malaise des autres, entre le confort et l’inconfort, entre la douceur des cuivres et l’âpreté des paroles.
The Very Big Experimental Toubifri Orchestra – Dieu Poulet
Titre issu de l’album « Dieu Poulet »
sorti le 30 avril chez la Grande Expérimentale
En cette époque troublée, amoureux des médecines non conventionnées et des musiques non conventionnelles se cherchent de nouvelles potions et de nouveaux rites. Pour passer le cap de la fin du monde, le meilleur des rites de passage ne serait-il pas de se laisser tenter par un jazz « foufou » aux saveurs païennes, dangereuses et en mi bémol?
L’orchestre du Very Big Experimental Toubifri Orchestra (une vingtaine de musiciens) nous propose en ce printemps l’album « Dieu Poulet », dont le titre du même nom est le morceau de choix. Improvisée ou composée, parfois les deux en même temps, la musique de l’orchestre dirigé par Grégoire Gensse est pleine de vie, convoque cuivres, cordes, souffle, voix et même cris et bruits de bestioles pour un ensemble déchaîné.
Si la fin du monde devait arriver et que l’Arche de Noé devait accoster, faîtes comme les musiciens du Toubifri Orchestra: chevaucher bestioles ailées et cornées, ou simplement vos jambes et vos pieds, pour courir et sauter, sur du mi bémol survolté.
Donato Dozzy – Le confort électronique
titre sorti le 6 mai
exclusivité de la compilation « Tresor 30 » du label Tresor, à sortir le 1er octobre
Eté 1990: l’Allemagne tout juste réunifiée fête sa victoire en coupe du monde à Rome. Berlin devenu le centre du monde se trémousse sur des beats électroniques venus des Pays-Bas, de Belgique, d’Angleterre ou d’Italie.
Au milieu des hangars, des squats, des bunkers, des usines désaffectées et des friches, des pionniers et pionnières des musiques électroniques qui accompagnent une jeunesse qui danse sur le mur des sons, et qui composent la BO de la fin d’un monde bipolaire.
Donato Dozzy, DJ romain est de ceux-là. Le label Tresor, emblématique dans les musiques électroniques, prévoit pour octobre la sortie d’un vinyle de 52 titres, rééditions de sons techno de ces années acides. Pour l’occasion, Donato Dozzy nous livre « le confort électronique ».
Asseyez-vous, penchez la tête en arrière, détendez-vous des épaules, regardez le ciel nocturne noir au firmament duquel brillent quelques étoiles solitaires, sentez la fraîcheur vous caresser les joues, plongez dans le cosmos, laissez la même boucle vous habiter, faîtes défiler dans votre tête les premières images qui vous viennent: c’est « le confort électronique »
Coco Maria – Me veo volar
titre issu de la compilation Club Coco
à sortir le 28 mai chez les Disques Bongo Joe
Désireux de nous faire passer un été tropical, les disques Bongo Joe ont préparé pour la fin mai la compilation « Club Coco ». Une compil qui ne s’éloigne pas des tropiques et propose une sélection de salsas, cumbias, sambas et chichas latines et caribéennes.
Architecte de cette compil, la DJ Coco Maria est aussi à la création du titre « Me veo volar ». Elle y fait équipe avec l’Allemand Max Weissenfelt des groupes Poets Of Rhytm et Whitfield Brothers. La voix de Coco Maria s’étire tout en douceur façon chanteuses mexicaines des années 1970, après un début de morceau accrocheur et percuté, où synthés, cuivres et percussions vous attrapent par le col pour vous flanquer sur la piste de danse d’une cantina des faubourgs de Cartagena.
Si vous êtes du genre salon, lumière douce et fièvre tropicaliste sous le ficus, pas de panique! Au pays des cafeteros on sert aussi « Me veo volar » chaud dans votre tasse, remuez juste un peu les épaules, vous donnerez le change, et de toute façon le charme a déjà opéré: vous voilà déjà devenu un amoureux des musiques latines.