Cette semaine, on aime … (02.02.2021)

Février a pointé le bout de son nez, et les nouveautés musicales (bonne nouvelle!) se sont bousculées. Tour d’horizon avec l’équipe de prog’ de nos coups de coeur de la semaine

M’Dezoen – Back 2 business

Extrait de l’EP Back to business – à sortir le 12 février 2021

Sur le label Meltin Recordz

M’Dezoen (prononcez « aime deux zoo haine ») a longtemps joué collectif en composant, notamment pour le groupe LNP Roots Family. En 2021 M’Dezoen tente l’aventure solo et sort un premier « Back to business » qui puise dans le background musical reggae/ragga mais aussi hip-hop de l’artiste.

L’EP alterne entre des morceaux énergiques tels que « Soul medic » ou « Back 2 business », des morceaux plus conscients comme « Money » ou « Mood ». A Radio Campus Tours on aime « Back 2 business », où l’on retrouve toute l’énergie d’un ragga du début des années 2000, totalement assumée par l’artiste « si ça sonne oldschool c’est parce que je suis oldschool » chante lui-même M’Dezoen. Raggamuffin’ à l’ancienne… nous on aime!

Nahawa Doumbia – Kanawa

extrait de l’album « Kanawa » – sorti le 29 janvier 2021

sur le label Awesome tapes from Africa / Modulor

Grande dame de la chanson malienne, Nahawa Doumbia nous offre en 2021 un nouvel album toujours rempli de ses chansons attachées à la tradition orale malienne, mais aussi ancrées dans son époque en chantant la condition parfois difficile de la femme malienne.

Toujours accompagnée de son mari et collaborateur N’gou Bagayoko, Nahawa Doumbia chante dans « Kanawa » la situation complexe de son pays confrontée à l’émigration. Vocalement on se laisse emporter dans le Wassoulou (la région natale de la chanteuse), l’orchestration est tout à la fois discrète et juste dans sa mise en valeur d’une des plus grandes voix d’Afrique de l’Ouest.

James Stewart feat. Ayuune Sule – Where are we going

extrait de l’EP « Atlantic river drive »

sur le label Mawimbi records – sorti le 23 octobre 2020

On l’attendait à Campus et nous l’avons enfin l’EP du DJ électro James Stewart, véritable voyageur musical des musiques de « l’Atlantique noir ».

Dans cet EP de quatre titres, James Stewart collabore avec plusieurs artistes ghanéens dont Ayuune Sule. Notre oreille est tout de suite intriguée puis attirée par le son du kologo, un instrument traditionnel du Ghana, ici joué par Ayuune Sule. Les percussions sont enivrantes et bien plus qu’un EP, James Stewart invite tous les amoureux de sa musique à s’interroger sur les diasporas et sa propre condition. « Where are we going » pose une question, et à défaut d’y répondre, sa musique nous accompagne dans cette réflexion.

Hakim Norbert (Da Ruff Mobb) – « Si t’es down »

Maxi en préparation – single sorti le 18 décembre 2020

autoproduction Da Ruff Mobb

Sarcelles, St-Denis, Orly, Marseille… et donc Poitiers! La team Da Ruff Mobb vient placer sa ville sur la carte du rap français avec le rafraîchissant « Si t’es down ».

Hakim Norbert le MC, Vyda le beatmaker, rejoints par un backeur, deux DJ et un autre beatmaker ont crée depuis un an le Da Ruff Mobb qui livre un rap « à l’ancienne », qui va du boom-bap aux sonorités californiennes comme au temps des prod’ de Jimmy Jay, d’Alliance Ethnik ou de D Abuz System. Hakim Norbert et Vyda avaient sorti un album en 2017 « Ventre ville » aux sonorités plus jazzy. Avec l’entêtant « Si t’es down », on rechausse les Air Force One, on enfile la doudoune et on descend sur la dalle bouger, frimer et danser. « Validé par les anciens »… et validé par la prog musicale de Radio Campus Tours.

Prace – Lafu Mulana

extrait de l’album « Amazigh » – sorti le 22 janvier 2021

sur le label Mawimbi Records

Le DJ hollandais Prace nous livre un EP aux portes du désert marocain, où les têtes et les corps bougent et tournent aux cadences des rythmes gnawa.

Sur le titre « Lafu Mulana », les instrus électro du DJ originaire d’Utrecht viennent se combiner aux chants et qraqebs (le petit bruit métallique) des chants traditionnels gnawa du Sud marocain. Prace est allé en 2019 à Casablanca engistrer avec des artistes électro de la scène marocaine afin d’imprégner l’album de ce parfum d’Essaouira. L’hybridation de l’électro et du gnawa fonctionne et on apprécie aussi les petites touches jazz électro qui viennent ponctuellement changer le rythme et les sonorités du morceau.